Notre site utilise des cookies pour améliorer votre expérience de navigation. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez notre utilisation des cookies conformément à notre politique de confidentialité.

Des ombles de fontaine heureux à la Zec des passes

 

À la Zec des passes, les aménagements fauniques, ils commencent à s'y connaitre. Avec plus de 600 plans d’eau dont 80 lacs de plus de 20 ha, disons qu’ils ont un grand « terrain de jeu ». Depuis 2013, la zec entreprend des projets fauniques de grande envergure, le tout avec la participation de plusieurs partenaires financiers, bien entendu.

 

 

Deux des récents aménagements fauniques en liste ont eu lieu sur les lacs Isay et Guy afin de restaurer des sites de reproduction de l’omble de fontaine ou à rendre leur accès plus facile.

 

Des tributaires et une montaison obstruées; des lacs moins poissonneux

 

Les tributaires du Lac Isay et celui du Lac Guy étaient complètement obstrués par des obstacles naturels ou artificiels :

  • Barrages de castor
  • Embâcles artificiels
  • Accumulations de sédiments
  • Débris de branches, de roches
  • Barrages de déversoir pour la drave

 

La Zec devait donc les nettoyer pour faciliter la circulation des poissons - omble de fontaine -  entre les différents lacs et ainsi lui permettre d’avoir accès à ses lieux de fraie.

 

Au lac Isay, des villégiateurs avaient remarqué depuis longtemps que les poissons avaient aussi de la difficulté à remonter jusqu’au lac. La montaison qui s’y trouvait avait besoin d’être dégagée et réaménagée.

 

Du côté du lac Guy, l’équipe de la Zec savait qu’il y avait de moins en moins d’ombles qui y frayaient et qui y vivaient. Il n’en fallait pas plus pour décider d’enclencher un nouveau projet d’aménagement faunique.

 

 

Commencer par le commencement

Pour un tel projet, il y avait plusieurs étapes à accomplir avant même de commencer à débarrasser les rivières de ses amoncellements de bois. D’abord, il fallait obtenir l’autorisation au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP). Attention, selon Frédérick de la Zec, cette demande est très importante à faire dès le départ, car même si l'on a besoin de ces aménagements, ça ne veut pas dire que le MFFP va donner la permission de les faire. C’est dommage quand on a le financement, le matériel, la main-d’oeuvre et tout ce qu’il faut et qu’on ne peut pas commencer les aménagements. Mais ne vous en faites pas, pour la Zec tout s’est bien passé.

 

En parallèle, il y avait aussi les demandes de financement à effectuer. Dont celui à Héritage faune que la Zec a obtenu. Frédérick, le coordonnateur de la Zec, a aussi préparé tout son plan de travail. Il a ainsi déterminé quoi faire, les besoins en travailleurs et en matériel, les procédures, etc. Pour travailler dans des environnements qui sont moins faciles d’accès et sur lesquels on veut avoir le moins d’impacts possible, il faut bien se préparer.

 

Des partenaires de longue date

Depuis que la Zec fait des aménagements fauniques, la participation d’Héritage faune est un incontournable. Que ce soit pour les aménagements fauniques ou les projets en lien avec la relève, Héritage faune collabore par le biais du financement à la plupart des projets de la Zec des Passes.

 

Un autre partenaire d’importance dans les projets d’aménagements de la zec : le Carrefour jeunesse emploi Lac Saint-Jean Est. Cela fait plusieurs années que pour ce type de projet, la zec travaille avec le Carrefour pour avoir de la main-d’oeuvre. Ainsi, ce sont des jeunes qui sont venus prêter main-forte pour nettoyer les tributaires et installer les aménagements. Un partenariat qui permet d’avoir des travailleurs, mais aussi de sensibiliser la jeunesse à la faune et à de nouveaux territoires.

 

L’autorisation du MFFP reçue, le financement obtenu et les partenariats établis, le travail pouvait commencer.

 

 

Les travaux au lac Isay : nettoyage, montaison, barrage et seuil

Au Lac Isay, l’équipe a nettoyé les tributaires. C’est-à-dire qu’elle les a débarrassés de tous les résidus et embâcles nommés plus haut. Un travail de bras, de machinerie et de patience.

 

Le plus gros défi de nettoyage était sans doute de défaire une vieille digue, qui datait du temps de la drave, sans avoir trop d’impact sur l’environnement. Pour cela, l’équipe a dû construire, en amont, un seuil en roche de 50 à 60 cm dans le but de stabiliser le niveau d’eau. Elle a aussi dû travailler une étape à la fois afin de s’assurer que la machinerie lourde ne vienne pas endommager le milieu naturel.

 

 

En plus, amener cette machinerie jusqu’au site n’a pas été facile. Le lac Isay est bien entouré par la forêt. Il a donc fallu agir avec précaution pour éviter que la machinerie ne reste coincée dans le bois.

 

Un travail ardu, mais qui a porté fruit! Le niveau d’eau est resté stable, les alentours du lac ont été bien préservés et le barrage a été enlevé. C’était tout un défi, la première fois que la Zec entreprenait une telle tâche —  celle de démonter une digue. En plus, personne ne savait ce qui se trouvait sous la digue. Finalement, pas de mauvaises surprises! L’équipe a même été capable de garder certains éléments de la structure en place. Ces éléments ont servi par la suite à l’enrochement et la réfection de l’ouvrage de montaison.

 

 

Les aménagements au lac Guy : nettoyage, seuil, brèche et frayère

Le lac Guy, comparé au lac Isay, était plus facile d’accès. Mais les travaux étaient aussi de bonnes envergures. Les objectifs du travail sur ce cours d’eau étaient de :

  • Nettoyer le tributaire
  • Redonner accès aux géniteurs qui sont dans le lac
    • Le tout pour qu’ils puissent frayer en amont des tributaires
  • Remettre à des endroits propices du gravier de bonne dimension pour permettre le dépôt des oeufs

 

 

L’équipe a d’abord nettoyé les tributaires et le lac. Bye bye amoncellements de bois, de branches, etc. En plus de ce nettoyage de base, il y avait à nouveau un barrage. Cette fois, au lieu d’une digue de construction humaine, c’était un barrage de castor inhabité vieux d’une centaine d’années. Le but n’étant pas de le défaire, l’équipe y a seulement découpé une bonne brèche pour laisser passer l’eau. Pour créer un bon bassin d’alimentation pour la frayère, ralentir le débit et bien oxygéner l’eau, l’équipe a aussi construit un seuil.

 

L’équipe a aussi dû enlever les sédiments dans le fond du lac. Un travail qui s’est fait à la pelle, les deux pieds dans l’eau. Le tout pour faire de la place au nouveau gravier. Le transport de ce dernier était aussi un défi, car n’entre pas un camion qui veut dans le bois et dans le lac… Le gravier a été transporté et déposé en tas dans un endroit précis dans le bois et transporté à la chaîne humaine dans des sceaux jusque dans le lac.

 

 

Autre problématique avec le gravier, c’est de bien le choisir. En effet, il faut bien faire attention à la grosseur de gravier, car chaque espèce de poisson en a besoin d’une différente pour se reproduire. Pour l’omble de fontaine, c’est un gravier d’environ un ¾ de pouce de diamètre.

 

Les travaux sur le lac Guy se sont aussi bien passés. Un succès sur toute la ligne. Ces travaux, plus ceux sur le lac Isay n’ont pris pas plus de 2 semaines à l’équipe. Preuve qu’avec une bonne organisation, tout peut se faire, même des travaux un peu plus compliqués.

 

 

Des aménagements fauniques qui ne sont pas que des aménagements

Une des particularités des aménagements fauniques à la Zec des Passes, c’est qu’ils sont aussi une occasion de sensibilisation. Par le biais de panneaux, la zec informe ses visiteurs des travaux effectués, du pourquoi et des comportements à adopter. Elle parle de la faune, de ses habitats et de ses défis, etc. Cela permet de conscientiser et aussi d’engager une conversation avec les gens. Ça a permis de retrouver moins de frayères endommagées et de seuils détruits, etc. Bref, les personnes informées de ce qui se passe font plus attention et respectent mieux l’environnement de la zec. Cet effort de sensibilisation se fait sur le terrain, mais aussi via le Facebook de la zec qui a maintenant plus de 3500 abonnés.

 

Tous ces efforts, que ce soit les aménagements eux-mêmes ou la sensibilisation et l’engagement qui en découlent, ont des retombées positives sur l’achalandage et sur la faune :

  • Augmentation de la population de poissons
  • Santé des espèces
  • Biodiversité

 

Bref, les résultats sont bons.

Un petit mot sur la Zec des Passes

C’est la Société d’aménagement, de Conservation et d’Exploitation Rationnelle de la faune (SACERF) des Passes, une organisation à but non lucratif, qui est mandataire de la gestion, la protection et la conservation de la ZEC (zone d’exploitation contrôlée) des Passes depuis 1978. Son territoire de 1400 km2 se trouve au nord du lac Saint-Jean, en plein Bouclier canadien, et compte plus de 600 lacs accessibles et 600 km de sentiers à entretenir.

 

Envie d’en savoir plus? Suivez le Facebook Zec des Passes ou rendez-vous sur le site web Zec des Passes.